L’année après toi, de Nina De Pass

De Nina De Pass

Paru le 9 janvier 2020

Chez Hugo New Way

360 pages

17€

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San Francisco, le soir du nouvel an. Cara survit miraculeusement à un tragique accident de voiture. Mais sa meilleure amie, Georgina, n’a pas la même chance…
Après cette terrible nuit, Cara est consumée par le chagrin. Ses parents l’envoient alors dans un lycée international en Suisse pour qu’elle puisse se reconstruire. Au coeur des montagnes, l’ancienne vie de Cara semble bien loin derrière elle. Pourtant, Georgina et la culpabilité restent présentes à chaque instant.

Ici, personne ne connaît l’histoire de Cara et elle compte bien qu’il en soit ainsi. Même si ses nouveaux amis Ren et Hector font tout pour la soutenir et l’aider à avancer. Surtout Hector, qui semble étrangement comprendre le deuil comme personne…

Cara sait pertinemment qu’il faut laisser le passé derrière soi et s’ouvrir aux autres pour que la vie puisse enfin continuer. Saura-t-elle accepter qu’elle mérite une deuxième chance ?

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L’année après toi m’a intriguée dès les premières pages. J’ai tout de suite su que j’allais apprécier ma lecture. Dès le premier chapitre, j’ai aimé le décor, une école en Suisse, pays assez peu représenté en fiction étrangère. On sent une histoire peu commune et compliquée, touchante.

On sent dès les premières pages qu‘il y a beaucoup à découvrir. Cara garde des secrets, de ses parents, de ses anciens amis, de ses nouveaux amis mais aussi même d’elle même, et le lecteur a tout de suite envie de savoir ce qu’elle cache ! J’ai apprécié cette aspect du roman, l’autrice nous révèle des éléments peu à peu sans nous faciliter la tâche mais sans nous révéler tous les secrets au dernier moment, c’est ce qui a fait que je n’ai pas pu reposer ce roman avant de l’avoir terminé.

Il ya bien une romance dans L’année après toi, mais c’est bien plus que ça. La romance n’est qu’un élément secondaire, loin de déterminer l’histoire de Cara, et j’ai aimé ça. Son histoire est si lourde que ça n’aurait pas eu beaucoup de sens de la sacrifier au profit d’une romance qui n’aurait pas été si originale. Alors, même si j’ai aimé le personnage d’Hector, qui est très intéressant, ce n’est pas cet aspect du roman que je retiendrai le plus. Je retiendrai la lutte intérieure de Cara, son évolution. C’est à mes yeux la plus belle partie de L’année après toi.

J’ai passé toute ma lecture le coeur serré, L’année après toi est un roman très émouvant sans faire dans le pathos, certaines scènes ont fait exploser mon coeur en mille morceaux !

D’autres, pourtant censées être émouvantes, m’ont laissée de marbre, et je pense que l’écriture y est pour beaucoup. L’écriture est un petit peu facile, ce qui a l’avantage de rendre le roman fluide et lisible rapidement, les chapitres coulent tous seuls et on arrive au bout sans même s’en rendre compte ! En revanche, j’aurais aimé un peu plus de profondeur à certains moments, certains passages ont été passés un petit peu trop rapidement à mon goût ! C’est ce qui me fait enlever une étoile à ce roman, mais qui n’enlève rien à la qualité de son scénario.

☆☆☆☆

When it’s real, d’Erin Watt

VO : When it’s real

De Erin Watt

Paru le 4 octobre 2018

Chez Hugo New Way

380 pages

17€

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Mesdames et messieurs, voici Oakley Ford ! Popstar célébrissime, en une de tous les magazines, des millions de fans, et surtout… un caractère bien trempé ! À première vue, Oakley semble avoir tout pour lui, mais sa famille est en train d’exploser en vol. Et malheureusement, sa musique et son inspiration aussi. Après une énième frasque relatée dans les tabloïds, son équipe doit réagir : il lui faut redorer son image au plus vite ! Trouver une fausse petite amie, une fille douce et sage, qui prouvera au monde entier qu’il a changé… C’est là que Vaughn Bennett entre en scène. Grande soeur dévouée, étudiante et serveuse à temps partiel : en quelques mots, le prototype même de la fille  » normale « . La preuve : elle n’aurait jamais accepté cette mission si sa famille n’avait pas des soucis d’argent. Elle n’a pas vraiment le choix. Et il faut dire que la magie et les paillettes d’Hollywood sont loin de lui déplaire. Mais en ce qui concerne Oakley, c’est une autre affaire. Cet abruti prétentieux, terriblement égoïste ? Ce n’est pas comme s’ils allaient vraiment craquer l’un pour l’autre dans la vraie vie ! N’est-ce pas ?

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When it’s real est le mélange plein de douceur d’émotions, de musique et d’amour, avec une note d’humour.

Erin Watt nous présente une romance qui nous donne envie de serrer ses héros dans nos bras tout au long du roman. Le duo d’auteures nous plonge dans l’univers ultra sélect de Oakley, et nous entraine chapitre après chapitre dans ce nouveau monde de célébrité, que l’on découvre en même temps que Vaughn.

La rivalité des personnages s’installe dès leur première rencontre, mais leur alchimie est indéniable. Vaughn et Oakley ont un sacré caractère et une répartie dont ils n’ont pas peur de se servir. Leurs échanges nous régalent et leur détermination fait partie de leur charme. Malgré les mondes bien différents dont ils viennent, Oakley et Vaughn ont beaucoup en commun.

« J’étais à fond dans ma musique, au point de ne pas m’apercevoir que d’autres gens que Vaughn écoutaient » 

La famille est un thème central au roman, qui rapproche Vaughn et Oakley autant qu’il les éloigne. D’un côté, Vaughn, qui s’est coupée du monde entier pour s’enfermer dans sa routine depuis la mort de ses parents, mais qui trouve le soutien dont elle a besoin en sa sœur et ses deux frères. De l’autre, Oakley, fils unique de deux célébrités égocentriques qu’il ne voit que quelques fois par an. Si leurs situations sont différentes, ils doivent chacun vivre avec l’absence de leurs parents.

« Il chante de tout son cœur… et du mien »

Oakley m’a beaucoup touchée. Si, à première vue, il semble tout avoir, c’est loin d’être réellement le cas. Il est abattu par la solitude, lui qui est pourtant toujours entouré. Chaque fois que quelqu’un l’approche, il ne peut s’empêcher de penser à ce qu’ils recherchent réellement : de l’aide pour percer dans la musique, profiter de sa célébrité pour avoir l’air plus intéressant… de l’argent pour prétendre être sa petite amie.

Oakley et Vaughn, malgré les circonstances de leur rencontre, se sont trouvés. Leur histoire sonne juste, comme si c’était ce qui leur avait manqué depuis toujours. J’ai souri, j’ai été touchée, j’en voulais encore plus. En quelques mots, When it’s real m’a conquise.

☆☆☆☆

We are young, de Cat Clarke

VO : We are young

De Cat Clarke

Paru le 17 janvier 2019

Chez Collection R (Robert Laffont)

339 pages

18€

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Le soir même où la mère d’Evan épouse « Breakfast Tim », présentateur vedette de la radio locale, le tout nouveau demi-frère d’Evan, Lewis, est retrouvé inconscient et grièvement blessé. Il est l’unique rescapé d’un terrible accident de voiture. Une tempête médiatique se déchaîne alors et tous les doigts accusateurs sont pointés sur Lewis, jeune toxico solitaire. Tout le monde semble penser que l’accident est lié à une affaire de drogue, mais Evan n’y croit pas une seconde. Aidée par son père journaliste, Harry, elle se met en tête de découvrir ce qui s’est véritablement passé le soir de l’accident. À mesure qu’Evan creuse dans la vie des trois adolescents morts dans le crash, elle va lever le voile sur des vérités dérangeantes et sur un secret qui menace d’anéantir sa famille… ainsi que l’ensemble de la communauté

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We are young est un roman touchant, puissant, qui met en scène des personnages à la fois surprenants et uniques. Tous ont des secrets, qui pourraient menacer leur réputation voire, pour certains, leur vie. Derrière les apparences lisses, on découvre au fil des pages qu’il suffit de gratter la surface et de s’intéresser un peu aux personnages pour découvrir ce qu’ils cachent. 

Evan ne fait rien pour se rendre attachante et pourtant, il est impossible de ne pas se prendre d’affection pour elle. Elle se bat pour sa famille et les gens qu’elle aime, tout en gardant un air détaché dans toutes les situations. Elle est un soutien sans faille dans les moments de crise, a la tête sur les épaules. 

Cat Clarke a réussi à me faire entrer dans son univers dès les premières pages. La situation se renverse rapidement, nous faisant passer d’un décor heureux à une tragédie impensable quelques secondes plus tôt. En nous mettant dans le bain si tôt et en nous montrant que rien n’est acquis, l’autrice nous fait remettre en question tout ce que l’on sait et nous prépare aux retournements de situation inévitables. 

Evan mène l’enquête et nous entraîne avec elle. Rapidement, découvrir ce qui est arrivé à Lewis et les trois autres adolescents impliqués dans l’accident devient une obsession, pas seulement pour Evan, mais aussi pour le lecteur. Trop de détails ne collent pas, l’histoire est trop simple pour être le reflet de la réalité. Plus on avance dans nos recherches en compagnie d’Evan, plus We are young prend une tournure sombre, inattendue.  

We are young est aussi une histoire de famille, décomposée, recomposée, qui essaye tant bien que mal de se reconstruire. Evan renoue avec son père, qu’elle a éloigné de sa vie il y a des années, pour tenter d’élucider le mystère de l’accident. En enquêtant sur Lewis, elle apprend à connaître son demi-frère, qu’elle considérait jusque-là comme un colocataire un peu distant. 

Les thèmes abordés par Cat Clarke sont rencontrés par tous les adolescents à un moment ou un autre. Pourtant, ces mêmes thèmes sont souvent ignorés, réduits au silence. L’autrice traite de la difficulté à être adolescent à une époque où tout est censé être plus simple, et elle le fait avec brio. En offrant une voix à Evan, elle parle à tous les jeunes adultes qui ont pu, un jour, se sentir seuls et incompris, incapables de trouver leur place dans ce monde qui va si vite et qui laisse si peu de place à l’erreur. We are young m’a profondément touchée et m’a offert tout ce que j’attends d’un roman young adult. 

☆☆☆☆☆

Acidentelle

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De Sarina Bowen

Paru le 3 octobre 2019

Chez Hugo New Romance

360 pages

17€

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J’ai écouté mon père toute ma vie. Je l’ai toujours dans ma poche, sur mon lecteur mp3. Ma mère n’a jamais voulu m’expliquer. Leur rencontre, mais surtout pourquoi je n’ai jamais connu mon rock star de paternel. Je pensais qu’il s’agissait là de son unique secret. J’avais tort. Quand elle a disparu, il a fini par se pointer. Du jour au lendemain, j’ai eu un pass VIP pour le monde de paillettes de mon père. Je n’avais pourtant rien demandé. Trois raisons me poussent à rester : mon groupe de chant, un beau jeune-homme aux yeux bleus nommé Jake et la curiosité qui habite mon âme. Celle qui hante les enfants accidentels… Et comme mon père est le seul à connaître la vérité, je dois m’accrocher.

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De Sarina Bowen, je ne connaissais qu’Amertume, premier tome du Grand Nord. Même si j’avais beaucoup aimé ma lecture, j’avais été forcée d’avouer qu’elle n’avait pas grand-chose d’innovant. Accidentelle est, cette fois-ci, dans la collection New Way, c’est donc un Young Adult. Lire la suite

Quand vient la vague, de Manon Fargetton & Jean-Christophe Tixier

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De Manon Fargetton & Jean-Christophe Tixier

Paru le 17 janvier 2018

Chez Rageot

267 pages

15,90€

 

 

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Bouleversée, Nina quitte le domicile familial et jette ses clés dans une bouche d’égout… Quelques mois plus tard, son frère Clément se met à sa recherche. De Lacanau à Bordeaux puis Paris, il découvre la raison de sa fuite, ces « vagues » qui l’ont submergée, l’obligeant à tout quitter.

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Manon Fargetton, c’est un peu la garantie d’un roman saisissant. Je ne connaissais pas Jean-Christophe Tixier avant Quand vient la vague, mais si ses romans solo sont aussi bons que celui-ci, je foncerai les yeux fermés ! 

Quand vient la vague, je l’ai lu très rapidement. Pas seulement parce qu’il est court (moins de 300 pages), mais surtout parce que j’étais tellement prise dans l’histoire que je ne me voyais pas l’arrêter en court de route.

Les chapitres s’intercalent de manière assez originale. Entre passé et présent, les narrateurs alternent aussi. Les chapitres « passés » sont racontés du point de vue de Nina, au moment où elle fait la découverte qui aura mené à sa disparition. Des mois plus tard, les chapitres « présents », alors que Clément, qui s’est lancé à sa recherche, se trouve dans les traces de cette découverte.

J’ai adoré ce sentiment d’aventure, cette tension et frustration alors que le dénouement approche sans pour autant être là. Nina et Clément, alors que leurs histoires ont des mois d’écart, font, pour le lecteur, la découverte en même temps, ce qui nous permet aussi de voir de manière encore plus évidente la différence de caractère entre Nina et son frère. Je n’ai pas pu m’empêcher de me demander, moi aussi, ce que j’aurais fait à leur place.

Pour moi, Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier ont rempli leur mission. Je n’avais qu’une envie, savoir ce qui était arrivé à Nina. Mais aussi protéger Clément au possible, qui a déjà trop souffert par la disparition de sa soeur et qu’on aimerait ménager autant que possible. Une chose est sûre, ce duo d’auteurs fonctionne à merveille, et maintenant il ne me reste plus qu’une chose : attendre la-suite-qui-n’en-est-pas-vraiment-une, En plein vol

☆☆

Fake, de Jenn P. Nguyen

couv74666108De Jenn P. Nguyen

Paru le 13 juin 2019

Chez Hugo New Way

329 pages

17€

 

 

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Mia et Jake se connaissent depuis toujours. Et pour cause : leurs mères sont meilleures amies. Ils se sont supportés pendant les vacances d’été, les brunchs du dimanche et même lors des visites annuelles chez le dentiste…
Depuis qu’ils sont ados, les mamans n’ont qu’une idée en tête : leurs chérubins formeraient le couple rêvé, elles en sont convaincues. Mia et Jake, eux, en sont plutôt au stade où se trouver dans la même pièce est déjà un calvaire. Pour avoir un peu la paix, ils élaborent le plan parfait : ils vont prétendre être en couple pour deux semaines, et ensuite rompre pour calmer leurs mères à tout jamais. Ensuite, ils seront libres. Du moins, c’était ce que la stratégie soi-disant sans faille prévoyait…

 

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Merci à Hugo & Cie pour leur confiance

Je n’attendais pas grand-chose de Fake, si ce n’est passer un bon moment, et si possible tomber amoureuse en même temps que les personnages. J’aimais beaucoup cette idée de prétendre être ensemble pour d’autres raisons (un peu comme dans le maintenant classique À tous les garçons que j’ai aimés).

Je vais commencer par le négatif. Quelques petits détails m’ont dérangée au fil de ma lecture. Plus j’avançais, moins je comprenais ce qui avait poussé Jake et Mia à monter cette mascarade. Si vous n’avez pas lu le résumé, dans Fake, Mia et Jake n’en peuvent plus de tout partager simplement parce que leurs mères, les meilleures amies du monde, se sont mis en tête de les marier (oui, rien que ça). Alors les deux décident de faire semblant de sortir ensemble, histoire de ne plus les avoir dans les pattes, avant de mimer une rupture qui devrait convaincre leurs mères de ne plus jamais se revoir.

Déjà, je n’ai pas compris que leurs mères jouent tant que ça avec eux et leurs sentiments. Guet-apens, faux rendez-vous, tout était bon pour les faire passer du temps ensemble, et j’avais franchement du mal à croire qu’elles fassent tout ça simplement dans l’espoir qu’ils sortent ensemble, et c’était limite malsain

Ce qui m’a un peu dépassée, c’est le pourquoi. Malgré les explications de Mia et Jake, je n’ai pas compris ce qui a pu les pousser à une solution si radicale. Surtout que, s’ils sont présentés comme des « ennemis jurés » dans les premières pages, on comprend très, très vite que c’est loin d’être le cas. Au contraire, on les prendrait presque pour des meilleurs amis tant ils se connaissent et ont de souvenirs en commun. Si, au début, leur guéguerre est compréhensible, plus on avance dans le roman et moins elle est cohérente.

Passons aux points positifs. À part ces quelques éléments qui m’ont un peu surprise et que je n’ai pas forcément compris, Fake a répondu à toutes mes attentes. Jake et Mia sont plutôt attachants et sympathiques, et une fois leur petite guéguerre passée, agréables ensemble.

Fake n’est pas une romance qui vous surprendra à bien des niveaux, au contraire. Le roman suit les codes habituels des romances, mais d’une façon qui vous fera vous exclamer « ooooh » aux moments opportuns, tel un film Netflix avec Noah Centineo (la référence actuelle des adaptations cinématographiques de romance YA). Et moi, cet été, c’est tout ce que je cherchais. Fake a donc rempli sa mission et, même si je n’en garderai pas un souvenir impérissable, j’ai passé un très bon moment de lecture.

Les soeurs Carmines, tome 1 : Le complot des corbeaux, d’Ariel Holzl

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D’Ariel Holzl

Paru le 16 mars 2017

Chez Mnemos (Naos)

263 pages

17€

 

 

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Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.

Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…

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C’est avec ce premier tome des soeurs Carmines que je découvre la plume d’Ariel Holzl. C’est pendant le festival des Imaginales que j’ai craqué pour ce premier tome, Le Complot des corbeaux, qui annonce déjà franchement la couleur. Et pour ce roman qui m’a fait sortir de ma zone de confort en lecture, c’est un coup de coeur

Les soeurs Carmines sont Merryvelle, Tristabelle et Dolorine. Ce premier tome est principalement centré sur Merryvelle (dite Merry). À Grisaille, où les meurtres et autres crimes sont quotidiens et plus gênants que tragiques, Merry, une monte-en-l’air (une voleuse), se retrouve empêtrée dans une situation impossible après un cambriolage qui a mal tourné. 

Je me suis rarement autant amusée durant une lecture. Non pas que la situation soit drôle, mais Ariel Holzl transmet un humour noir décapant. Chaque personnage est parfaitement dosé, aucun n’a réellement les pieds sur terre… et ça en devient normal. 

Tristabelle, cynique, personnage insupportable qu’on adore détester, très nuancée et qui arrive encore à nous surprendre. Son comportement est tellement différent de ce dont on a l’habitude qu’elle nous étonne toujours. Celle qu’on pourrait même qualifier de sociopathe est très difficile voire impossible à cerner. Son détachement des situations les plus dangereuses en devient hilarant.

Les carnets de Dolorine, intercalés entre les chapitres et extraits du journal intime de la petite dernière des soeurs Carmines, nous permet d’avoir le point de vue de cette petite fille qui voit beaucoup plus de choses qu’on ne le pense, sans forcément les comprendre.  Le lecteur a donc toutes les cartes en main pour voir venir les catastrophes prêtes à frapper Grisaille et les soeurs Carmines… sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Ce qui est délicieusement frustrant, puisqu’on attend avec impatience le moment où les autres personnages, et en particulier les deux autres soeurs Carmines, apprendront tout ce que sait Dolorine. Ces passages, qui témoignent de la naïveté de Dolorine logique pour son âge, sont adorables et tranchent avec l’humour noir du reste du roman.

Ariel Holzl est parvenu à créer un univers incroyable, monté de toutes pièces mais qui rappelle par certains aspects notre monde à nous. J’ai été complètement transportée du début à la fin, et je suis soulagée d’avoir la suite sous la main. J’ai hâte de lire plus sur Tristabelle, que j’avais déjà trouvée exceptionnelle dans ce tome.

La narration est maîtrisée, la plume d’Ariel Holzl acérée transpire le pessimisme. Sans en devenir clichée, la narration s’en trouve enrichie, et l’auteur a réussi à imposer son propre style, totalement unique.

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extrait

Le poignard en argent virevolta dans la seconde.

Schling !

« Schling » ?

Merry s’attendait à Tchac ! Un bon Tchac, ça vous terminait un duel en moins de deux. Elle aurait aussi apprécié un Arggl, à vrai dire, sa version beaucoup moins précise et beaucoup plus salissante. Peut-être même un Fiiz-bonk, s’il portait une armure sous son gilet. Mais Schling ? Sûrement pas.

Rosewood Chronicles, tome 1 : Princesse incognito, de Connie Glynn

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De Connie Glynn

Paru le 5 juin 2019

Chez Casterman 

520 pages

16,90€

 

 

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Lottie Pumpkin, jeune fille d’origine modeste, rêve de devenir une princesse. Grâce à une bourse, elle va réaliser son vœu et intégrer la prestigieuse école de Rosewood.
Ellie Wolf, princesse de Maradova, rêve, elle, de passer inaperçue. Elle aussi a hâte de rejoindre Rosewood… mais pour échapper à ses devoirs royaux.
Quand le hasard place Lottie et Ellie dans le même dortoir, c’est l’occasion idéale pour réaliser leur souhait le plus cher… en échangeant leurs identités.
Mais à Rosewood, si tout semble merveilleux en apparence, chaque jour est un piège et chaque recoin dissimule un ennemi…

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Merci aux éditions Casterman pour leur confiance et l’intérêt qu’ils portent à Hope Bookine

Princesse incognito était dans ma wish-list depuis un moment et me tentait à chaque fois que j’entrais dans une librairie anglaise. Le rendu de la couverture est magnifique et j’attendais avec impatience de pouvoir le commencer. 

Un des points qui m’a le plus plu dans ce roman est Lottie elle-même. Sa maturité et sa détermination à toute épreuve, plus précisément. Si Lottie a toujours eu un peu de mal à trouver sa place, elle a trouvé en Ellie une amie, voire même une soeur, qu’elle est prête à tout pour protéger. Les deux filles ont beau être complètement opposées, le lien qui les unit est indestructible. On sent dès les premières pages une alchimie qui ne fait que grandir entre ces personnages totalement uniques.

Le plus fascinant, ce sont les Partisans. Les Partisans sont élevés comme des « gardes du corps », avec la mention spéciale assassin en bonus, pour protéger une personnalité. À Rosewood, où la plupart des élèves sont issus de familles reconnues, beaucoup ont recours à ces Partisans, qui se mêlent parmi la foule et sont prêts à tuer pour les protéger. J’ai été complètement fascinée par cet élément, par ces assassins – adolescents pour la plupart quand on les croise dans le roman – prêts à tout, qui semblent avoir abandonné l’idée même de mener une vie normale… un peu comme les membres de la famille royale, finalement. 

Personne ne semble être heureux avec ce qu’il a et ce à quoi il est destiné (Lottie, Ellie, Jamie…). Le message de l’autrice se forme au fil des pages, et chaque personnage y contribue d’une façon ou d’une autre. Ceux qui ont eu toutes les chances de réussite dès la naissances se sentent pieds et poings liés et rêvent de liberté. Ceux qui doivent travailler quinze fois plus que tous les autres pour les mêmes chances rêvent de responsabilités mais seront toujours considérés comme les « roturiers ». 

J’aimerais en apprendre plus sur le passé de Lottie, qui même s’il est évoqué par moments, ne nous est pas entièrement dévoilé. L’autrice a volontairement laissé d’autres sujets en suspens, peu développés mais suffisamment pour attirer mon attention et me donner envie de lire la suite.

Entre manipulations et dangers de toutes sortes, Rosewood n’est pas l’école idéale pour étudier, mais certainement une des plus intéressantes pour y intégrer un récit tel que Princess Incognito. Connie Glynn a réussi à me captiver et à attirer mon attention dès les premiers chapitres. 

Comment mon été est parti en fumée, de Jennifer Salvato Doktorski

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De Jennifer Salvato Doktorski

Paru le 5 mai 2019

Chez Hugo New Way

299 pages

17€

 

 

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Rosie a toujours été impulsive. Mais sûrement pas au point de mettre le feu à la voiture de Joey, son ex qu’elle a surpris en train de la tromper. Ça non, jamais ! Ni d’appeler ce traître toutes les dix minutes pour lui expliquer ce qu’elle pense de lui…

En tout cas, la voilà qui écope d’une ordonnance restrictive qui l’empêche d’approcher Joey à moins de cinquante mètres. Alors, quand son ami Matty annonce à ses parents qu’il part pour l’été en road-trip avec deux copains, ils ont la bonne idée de l’incruster dans l’aventure, histoire de l’éloigner un peu.

L’enfer ! Au début, Rosie n’a qu’une idée en tête : s’enfuir illico, faire du stop et rentrer scruter le moindre des mouvements de Joey. Mais l’air de la route, les expériences inédites et les nouveaux amis lui font vite voir la vie sous d’autres horizons…

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Merci aux éditions Hugo New Way pour leur confiance

Je n’avais pas vraiment d’attentes avec Comment mon été est parti en fumée, sinon que j’espérais passer un bon moment avec une lecture légère. C’est un pari réussi et une jolie surprise pour ce roman.

Moi qui m’attendais à une romance plutôt simple et facile, j’ai été surprise dès le début. L’héroïne était tout simplement insupportable, franchement égoïste voire même un peu folle. J’ai eu du mal à accrocher avec son personnage au début, mais je pense que c’est voulu, et très bien joué de la part de l’auteure.

Rosie n’est pas un personnage appréciable, du moins au début. Ce qui a été pour moi le plus grand point positif de ce roman, c’est son évolution.

Une évolution nuancée, qui ne se fait pas en cinq minutes mais qui, au contraire, prend du temps et des erreurs. Rosie retombe par moments dans son égoïsme, au risque de blesser ses parents et ses amis. Une fois qu’elle se rend compte de ses erreurs, elle finit par en accepter les conséquences et en ressort grandie. Cette évolution est totalement réaliste et en plus, extrêmement bien écrite.

C’est cette évolution qui est plus importante que la romance, qui passe au second plan – et ce n’est pas en mal. L’histoire tourne autour de Rosie, et Rosie seulement. Rosie qui essaye de sortir d’une histoire qui lui a fait péter les plombs et qu’elle n’a pas su gérer, qui essaye aussi de trouver sa place dans sa famille, dans le monde et quoi faire de sa vie. En somme, elle est complètement perdue… comme beaucoup d’adolescents.

Ce road-trip m’a fait complètement voyager. Avec des visites et une vraie découverte de différents horizons, j’ai adoré voyager en compagnie de Rosie, Matty, Logan et Spencer. Sans compter les divers personnages secondaires qui viennent agrémenter le voyage de Rosie.

La plume de l’auteure est légère et fluide, comme je l’espérais, et m’a entraînée avec plaisir tout au long de l’histoire de Rosie. Une lecture pour l’été sans hésiter !

PS : I like you, de Kasie West

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De Kasie West

Paru le 14 mars 2019

Chez Hugo New Way – Poche

336 pages

7,60€

 

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Un jour d’ennui en cours de chimie, Lily griffonne les paroles de sa chanson préférée sur son bureau. Lorsqu’elle s’assoit à la même place le lendemain, elle découvre que quelqu’un a écrit la suite…

Très vite, Lily et son mystérieux interlocuteur se lancent dans une correspondance enfiévrée. La jeune fille n’a jamais autant eu envie d’aller en cours – mais surtout pour y savourer sa lettre du jour ! Derniers groupes de musique indé à découvrir, secrets de lycée ou confidences plus intimes… tout semble les rapprocher.

Peu à peu, Lily réalise que son coeur s’emballe pour celui qui se cache derrière cette plume. Mais alors que l’identité de son amour épistolaire se dévoile peu à peu, Lily va découvrir que certains cris du coeur devraient peut-être rester silencieux…

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Je connaissais Kasie West pour Listen to your heart, que j’avais lu au moment de sa sortie en grand format, et pour L’amour, la vie et ma liste, que j’ai lu il y a quelques semaines et que j’avais adoré. Les deux romans dégageait la même ambiance et sont parfaits pour lire sur la plage, mais j’avais peur que PS : I like you soit un petit peu trop cliché et facile. J’étais bien loin du compte.

PS : I like you est une bulle d’amour, un roman à la fois très doux et qui fait réfléchir, ce que je ne lui attendais pas. Si l’identité du fameux « correspondant », l' »âme soeur » de Lily n’est pas le secret du siècle – je l’avais deviné assez rapidement -, ce n’est pas non plus l’objectif. D’ailleurs, la révélation arrive bien plus tôt que je ne le pensais et je suis contente que tout le roman n’ait pas tourné autour de l’identité du correspondant.

Le message véhiculé par Kasie West dans PS : I like you est important. Elle ne le dit pas, elle montre que nous avons deux visages, celui qu’on garde pour nous et celui qu’on arbore quand on est au lycée/avec des amis/à l’extérieur… J’ai trouvé sa façon de faire très belle. La particularité de Kasie West et que je n’ai encore jamais retrouvé chez une auteure avec autant de constance dans ses romans, c’est que l’on peut vraiment voir ses personnages grandir au fil du roman. En seulement 300 pages et quelques, le personnage principal mais aussi ceux qui l’entourent mûrissent, et c’est très beau à « voir ». 

PS : I like you confirme ce que je pensais de Kasie West. Tous ses romans sont des romans « doudou » comme je les aime. Elle accorde une grande importance aux personnages et à leur développement tout le long du roman. Contrairement à une bonne poignée de romances young adult, on ne retrouve pas les clichés habituels du genre. Katie West est parvenue une fois de plus à m’emporter avec elle, et j’aurais voulu que le roman ne se termine jamais.  

☆☆

extrait

Une fois seule, je me tournai vers le groupe d’élèves qui parlaient et riaient autour de moi. Isabel n’avait aucune raison de s’inquiéter. Je me sentais très bien sans personne. Parfois même, je préférais la solitude.

 

Retrouvez mes chroniques des autres romans de Kasie West :

Listen to your heartL’amour, la vie et ma liste